Dans les rues de Genève, un chanteur de rock rongeait son frein. Il n’aimait pas beaucoup Larry Greco et jalousait un brin le succès du chanteur des "Mousquetaires.. Tony Manias, étudiant en architecture et une voix en or, avait lui aussi envie de connaître les planches et jouir du succès des années 60. Avec un peu de chance, il profita de l’explosion des créateurs de "Marylisa" pour recruter Jean-Claude Tschannen (basse), Bernard Gugelmann (batterie). Il ajouta Richard North (guitare) et fonda les Gentlemen. Le groupe ne s’attarda pas dans le style du début des sixties et adopta une attitude résolument "british", tant dans l’aspect et la coupe des cheveux que dans le choix des chansons, composées par Tony et Bernard. La firme Columbia, filiale d’EMI, leur proposa un contrat intéressant, si bien que les Gentlemen eurent une carrière professionnelle presque parfaite. Presque ? Oui, car Tony Manias, décidé à devenir architecte, ne lâcha pas ses études et quitta la formation. Il fut remplacé par Ekard Kissling, chanteur et guitariste déjà très apprécié au bout du lac Léman.
L’histoire de ce groupe 100% genevois continua avec les "Wild Gentlemen". Voici comment on présentait cette bande de rockers de Genève: Les fans de rock ont suivi l’ascension du groupe suisse de beat "Wild Gentlemen" et ont pris connaissance de leur succès étonnant. Malgré la difficulté, dans notre petit coin de pays, à connaître la notoriété, les Wild Gentlemen sont parvenus au sommet dans un laps de temps très court. Ils avaient déjà de l’expérience (voir les Gentlemen) mais le public helvétique, la TV romande et quelques producteurs du coin ont oublié un peu les recettes étrangères pour donner à ce groupe de la Cité de Calvin ses lettres de noblesse. En septembre 1967, ceux qui avaient fondé les Gentlemen, Bernard (batterie), Jean-Claude (chant, basse), Richard et Eckard (guitares, chant) faisaient partie des ensembles les plus demandés "catégorie beat".Après s’être produit avec Cliff Richard et les Shadows, les Wild Gentlemen ont donné des concerts en France et en Suisse avec Petula Clark, passés à la télévision et enregistré des disques à Zurich et Munich, pour finalement entrer dans les hit-parades avec "Gilly Gilly" en 1966.
Lorsque, une fois de plus, la mode passa, le groupe changea de style et de nom pour devenir "BG System" et réaliser deux disques et passer dans le monde des seventies ! Et après, la plupart des musiciens genevois ayant connu divers succès dans les sixties se retrouvèrent au sein de formation "nostalgiques" dans les années 80. Citons en particulier "Styl’60", formé et dirigé par Bernard Gugelmann, le batteur (et chanteur!). Le groupe existe encore à l’heure actuelle et propose un florilège de tubes des sixties, aussi bien dans le domaine du yéyé que dans celui du bon vieux temps du rock’n’roll et de l’instrumental à la sauce "Shadows". Pour cela, plusieurs anciens "Mousquetaires", "Gentlemen" et autres "Relax" retrouvèrent la scène: Jean-Claude Tschannen , Alan Saunders, Jean-Pierre Peney, Jean-Luc Gouin, André Lambert et Tony Manias sont de ceux-ci. Tous ce joyeux drilles ont réalisé trois CD réunissant une soixantaine de tubes incontournables des années soixante. Un must !(Texte : Sr)