Rockstalgy
Biographie








Fin 1984. La sortie de mon livre "Rock’n’roll en Romandie" (éditions Piantanida/Lausanne) m’avait donné l’occasion de procéder à des séances de dédicaces, auxquelles je conviais quelques anciens musiciens. A Genève, avec Antoine Ottino (ex-bassiste des Aiglons), après une séance au Salon des Arts Ménagers, nous mangions dans un restaurant de la vieille ville lorsqu’Antoine se rappela qu’un groupe de rock "sixties" jouait dans un caveau situé à proximité. Il s’agissait de "Styl’60", une formation composée d’anciens des Mousquetaires de Larry Greco. Après une soirée très sympa, au cours de laquelle nous avons fait un "bœuf", Antoine me glissa l’idée: Et si nous montions aussi un groupe de rock 50/60 à Lausanne?.

L’idée germa quelques mois et en mars 1985, nous décidions de passer à l’action. Première déception: tous les copains d’alors, musiciens chevronnés, étaient occupé à diverses causes. Lucien Dardel jouait dans un groupe country, Michel Saugy travaillait dans son studio avec une musique sans rapport avec le rock. D’autres trouvèrent l’idée bonne… mais se défilèrent sous le prétexte de n’avoir pas le courage de réapprendre à jouer. Ce fut notamment le cas de nos anciens coéquipiers des Aiglons. Bref… il fallut mettre des annonces dans les journaux et c’est évidemment des musiciens plus jeunes qui répondirent.

Parmi la dizaine de sollicitations, nous retinrent deux guitaristes : Paul Sissener et Jean-François Pache (25 ans tous deux). Le premier était un vrai virtuose de la "Fender", quoiqu’un peu trop "hard" - Le second faisait l’affaire, comme il disait lui-même: "Pour faire un potable guitariste de rythme". Paul connaissait en plus un chanteur nommé Jacky Beauverd, alias "Speed Demon".

Personnellement, je voulais baptiser ce groupe "Chapelle Sixties", "Old Time Rock" ou "Old Timers". C’est Sissener qui eut la meilleure idée: "Rockstalgy" était né.

Après trois mois de répétitions hebdomadaires, sur un répertoire d’Elvis Presley, Eddie Cochran, Gene Vincent ou Chuck Berry, avec une grosse partie instrumentale empruntée aux Shadows, "Rockstalgy" donna son premier concert à la salle Davel de Cully (près de Lausanne), à l’occasion de mes… 40 ans! Une centaine de personnes, invitées en secret par mon épouse Janine, se déclarèrent enchantées de découvrir un vrai groupe de rock. Nous avons donc affiné notre pratique, en jouant dans quelques soirées privées et même en ouverture d’un mini-festival rock à Morges.

Au mois de novembre, nous faisions nos débuts en public, non sans avoir martelé une grosse publicité dans les médias (TV romande comprise), sur le thème: les Aiglons de retour avec un rock nostalgique!


Rockstalgy en 1990, de gauche à droite : Mick Graz,
François Zindel, Christian Schlatter et Antoine Ottino.




Ce fut un succès, et la création d’un "Club Sixties", quasi mensuel, dans une boite de nuit lausannoise appartenant à un ami d’Antoine, le "Black Out".

Après une année, Jacky Beauverd nous quitta et fut remplacé par un chanteur lausannois des sixties: Michel "Mick" Graz (ex-Question, un disque en 1966). Avec lui, "Rockstalgy" passa à la vitesse supérieure. Mick parlait en effet très bien l’anglais (çà aide !), jouait parfaitement de la guitare et connaissait le répertoire sur le bout de la langue et des doigts.

Le groupe entama alors une période faste qui allait durer cinq années avec, à la clé, l’enregistrement d’un des derniers 33 tours vinyle 100% rock, "King Creole", qui comportait les titres suivants: King Creole, That’s all right Mamma, Twenty Flight Rock, Danny, Nivram (instr.), Foot Tapper (instr.), Milk cow Blues, Summertime Blues, Long Tally Sally, Tutti Frutti, Sleepwalk (instr.), Good Luck Charm et Good Golly Miss Molly.





Personnellement, mes titres préférés étaient King Creole, Milk cow Blues (très hardeux… Cochran a dû se retourner dans sa tombe!) et Foot Tapper. Le disque se vendit très bien dans nos concerts. La pochette fut réalisée par Raymond Burki , le dessinateur de presse du quotidien 24 Heures, au recto, et par moi-même, sur les ordinateurs d’Edipresse SA, au verso.

"Rockstalgy" participa à tous les grands évènements musicaux de la région lémanique. Nous avons notamment joué plusieurs fois au Festival de la Cité (Lausanne) et deux fois à Nyon au Paléo Festival. Sur le programme, nous figurions, alphabet oblige, à côté de Status Quo, un de mes rock-band préféré !. A Nyon, "Rockstalgy" fut même le dernier groupe à jouer, sur la scène du Grand Chapiteau. Conséquence: les festivaliers, en quittant le site, s’arrêtèrent tous sous la gigantesque tente. Il pleuvait et "Coconut’s", sur la Grande Scène, avait cessé de jouer plus vite. Conséquence : il y eut donc 7 à 8000 personnes devant nous et le concert était enregistré par Couleur3, la section rock de la Radio Suisse Romande.

Dès lors, le succès de "Rockstalgy" ne cessa de croître. Jusqu’en 1991, où Mick décida de nous quitter pour faire autre chose.

Le groupe exista encore jusqu’en 1996, avec plus ou moins de bonheur dans le choix des chanteurs. Paul Sissener avait, en 1988, dû partir pour finir ses études d’économiste à Zurich et en Australie. Nous l’avions remplacé par François "Dr Bob" Zindel, qui apporta par ailleurs un style davantage "vieux rock" au groupe. Jean-François Pache partit en même temps que Paul. Et c’est Mick qui assura la guitare rythmique.




Après 1991, côté chanteur, Rockstalgy eut des fortune diverses. Après un essai avec Joël "Jo L." Arn, qui s’adapta difficilement au groupe, nous avons engagé, fin 1992, Tiziano Fecci, un ami d’enfance de "Zucchero" qui chantait parfaitement des titres de Cocker ou Hendrix, mais qui ne se passionna pas des masses pour notre équipe. Il faut dire qu’il était très occupé par une autre formation lausannoise très proche du style Steve Ray Vaughn et Hendrix : "Charles Vitamine".

En 1995, la TV romande organisa le concours de Miss Suisse à Genève. La production me demanda de réaliser avec Rockstalgy un medley de 20 minutes sur le thème des années 50. Après avoir engagé un 5e chanteur, Olivier Cozzi, alias Vince Diamond, champion du karaoké avec déguisement à la Presley, nous avons passé en direct (après deux mois de répétitions intenses!) sur la scène du Grand Casino, entre les Platters (où ce qu’il en restait!) et Paul Anka, la vedette de la soirée.





Cette production nous apporta une foule de propositions pour des concerts. Le show, en direct dans toute la Suisse, était repris en différé par beaucoup de TV. C’est ainsi que "Rockstalgy" passa notamment en Grèce. En 1996, le groupe donna encore quelques concerts en Suisse romande, avant de jeter l’éponge.

Douze ans au service des "sixties", le contrat était rempli et je voulais passer à autre chose. Après une année dans un groupe de hard-mélodique nommé "Princess", je fondais les "Hollywood Hunters" avec Pascal Desgalier, alias Cal Degal. Mon aventure avec le rock était à nouveau en marche.

(Texte : Christian Schlatter)



Album 33 tours


Rockstalgy "King Créole" (1987 - Tirage limité: 1000 exemplaires - Suisse)

King Créole - That's All Right Mamma - Twenty Flight Rock - Danny - Nivram (inst) - Foot Tapper (inst) - Milk Cow Blues - Summertime Blues - Long Tall Sally - Tutti Frutti - Sleepwalk (inst) - Good Luck Charm - Good Golly Miss Molly.





Rétro Jeunesse 60 (Suisse)
Conception et réalisation: Michel Charbonneau
Production Karo Web Communications


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